mardi 27 novembre 2007

Visite du président Touré en Algérie: LA CONFIRMATION D'UN PARTENARIAT STRATEGIQUE

Les deux chefs d'État ont beaucoup parlé du développement d'un Septentrion malien apaisé et du renforcement de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne Dans le cadre des rencontres périodiques entre notre pays et la République algérienne démocratique et populaire, le président de la République Amadou Toumani Touré a effectué une visite d'État de quarante huit heures le week-end dernier à Alger. Cette visite qui intervient après celle de 2003 a été l'occasion pour les présidents Touré et Bouteflika de réaffirmer leur volonté commune de revigorer le partenariat stratégique qui lie les deux pays et leur conviction que les conditions économiques et institutionnelles dans les deux pays sont à même de promouvoir l'initiative, l'innovation et l'esprit d'entreprise.

C'est pourquoi au cours des différents tête à tête qui ont réuni Amadou Toumani Touré et Abdel Aziz Bouteflika, ceux-ci ont examiné les différents axes de coopération et réaffirmé leur convergence de vues sur les questions politiques au niveau régional et sous-régional. Ils ont ainsi étudié les conclusions de la dixième session de la commission mixte de coopération tenue à Bamako en octobre dernier. Cette rencontre avait identifié des actions prioritaires dans les domaines économiques, sociaux et sécuritaires de nature à imprimer une dynamique nouvelle à la coopération bilatérale. FILIÈRES PORTEUSES : Le chef d'État s'est aussi entretenu avec son homologue algérien des questions liées à l'éducation.

Amadou Toumani Touré a souhaité la possibilité pour les étudiants maliens de s'inscrire dans des filières porteuses liées, par exemple, à l'industrie minière et aux hydrocarbures. L'Algérie a promis de participer activement au développement des régions Nord du Mali en réalisant notamment des forages, des routes, des infrastructures scolaires. Le chef de l'État a également évoqué avec son hôte la mise en œuvre de l'accord pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal. Cet accord recense toutes les préoccupations du septentrion tels que le désenclavement, la recherche de solution au problème de l'eau, l'éducation et la santé etc. Abdel Aziz Bouteflika et Amadou Toumani Touré ont discuté des possibilités de ravitailler les régions nord en produits pétroliers et gaziers.

Ils se sont longuement entretenus de la coopération militaire entre les deux pays, notamment dans le domaine de formation d'agents de la police, de la gendarmerie ainsi que de l'Armée de l'air dans les écoles algériennes de formation militaire.Le président Bouteflika a insisté sur la tenue régulière des réunions des mécanismes bilatéraux en charge des questions liées du développement de la zone frontalière commune et sur la nécessité d'instaurer un climat de paix et de sécurité dans cette zone. L'Algérie, a-t-il indiqué, pour avoir subi les affres du terrorisme, réalise mieux que quiconque le danger et les menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité dans le Nord Mali.

"Nous sentons comme une marque de confiance renouvelée le recours du Mali à l'Algérie pour l'aider dans des efforts pour renouer le dialogue, lever les malentendus et consolider l'unité et la sécurité du Mali", a assuré le président algérien.Abdel Aziz Bouteflika s'est dit prêt à apporter le concours de son pays à l'initiative du président Touré de réunir un sommet des pays du voisinage consacré à l'examen des questions de sécurité dans la bande sahélo-saharienne que s'étend de la Mauritanie à la Libye. Cette zone est aujourd'hui le théâtre d'un trafic florissant de cigarettes, d'armes et de drogue.

Elle sert de planque à des malfaiteurs et de plaque tournante à l'immigration clandestine. Pour le président Touré aucun pays seul ne peut venir à bout de cette menace transfrontalière. C'est pourquoi le Mali a proposé de réunir cette rencontre d'experts pour dégager les solutions propres à endiguer le phénomène. Le thème de cette conférence, a indiqué le président Touré durant un entretien avec la presse, sera axé sur les principales préoccupations de cette partie du continent que sont la paix, la sécurité et développement dans la bande sahélo-saharienne.

DES COMPTOIRS ET DES ACCORDS :

En marge de ces discussions au sommet, une rencontre a regroupé autour des présidents Touré et Bouteflika, les experts des deux pays sur les conclusions de la dixième session du comité bilatéral frontalier. Au terme de cette rencontre, les ministres des Affaires étrangères du Mali et d'Algérie ont signé le procès-verbal de cette session du comité bilatéral frontalier. Dans ce document d'une vingtaine de pages, les deux parties conviennent de l'ouverture d'un comptoir commercial à Kidal, Gao et Tombouctou. Notre pays s'engage à appuyer l'Algérie dans ses négociations avec l'Uemoa pour la conclusion d'un accord de commerce et d'investissement. Les deux parties ont décidé de mettre l'accent sur l'information douanière pour combattre la fraude et la contrebande dans la zone frontalière.

Il a été convenu de développer le tourisme, l'artisanat, l'échange de bourses d'études et de jumelage, la coopération sanitaire, la coopération dans le domaine des transports, de l'éducation, de l'agriculture, etc. Le Mali a obtenu du partenaire algérien la recherche de voies et moyens pour approvisionner les régions Nord en produits pétroliers. Il a sollicité de l'Algérie son appui pour le développement de l'agriculture oasienne et le financement de projets de réalisation de palmeraies de référence à Gao, Tombouctou, Kidal. Dans le domaine sécuritaire, les deux parties ont convenu de la mise en place de mécanismes de contrôle de véhicules à la frontière, de l'intensification de la lutte contre les groupes terroristes, du démantèlement de réseaux de contrebande ainsi que de la neutralisation des réseaux de soutien aux groupes terroristes.

Les deux parties ont examiné les possibilités de réaliser la cartographie de la bande frontalière, l'inspection et la densification des bornes frontalières.

Envoyé spécial
B. COULIBALY

Libération des otages : EN BONNE VOIE"

Les otages retenus par Ibrahim Ag Bahanga seront libres dans deux ou trois semaines, peut-être mois". L'annonce a été faite hier par le président de la République Amadou Toumani Touré au terme de sa visite de deux jours en Algérie. Le président Touré a jugé dans un entretien avec la presse, que la question des otages est une préoccupation nationale. "Ces hommes retenus en captivité sur des sites particulièrement hostiles ont besoin de notre appui et notre solidarité. Aussi, le peuple malien doit être le soutien de notre armée", a indiqué le chef de l'État qui s'est toutefois félicité de la libération des otages civils par les mêmes preneurs d'otages, voilà quelques mois.

Actuellement, a révélé Amadou Toumani Touré, l'Algérie s'investit de manière positive pour le retour des otages chez eux c'est à dire au Mali et dans leurs postes. Au cours du séjour algérien du chef de l'État, un plan d'action et un délai pour la libération des prisonniers ont été dégagés. Un laps de temps est inévitable car les otages ont été éparpillés sur différents sites par leurs ravisseurs. "L'Algérie oeuvre actuellement au regroupement des otages, je lui souhaite beaucoup de chance pour que dans les semaines à venir nous puissions les récupérer", a indiqué le chef de l'État qui avait tenu à préciser à ses interlocuteurs algériens qu'il n'était pas venu négocier avec un quelconque groupe mais plutôt renouveler les engagements contractés par le Mali dans l'Accord d'Alger du 4 juillet 2006 auquel Ibrahim Ag Bahanga a décidé de se conformer.

Les opérations de regroupement vont donc commencer et dans les jours à venir, les otages retrouveront la liberté. Le chef de l'État a également remercié tous les pays amis qui de manière discrète œuvrent à la libération des otages, au déminage des zones infestées et au retour à l'Accord d'Alger des bandes réticentes. Le chef de l'État a réaffirmé son attachement aux vertus du dialogue mais n'a pas écarté l'option militaire si celle-ci s'avérait inéluctable. Tout en rendant hommage aux officiers et hommes de rang qui accomplissent leur devoir dans des conditions d'extrême rigueur, le président Touré a promis de défendre chaque arpent du territoire avec la même détermination. Le dispositif militaire sera renforcé à cette fin, a souligné le président Touré.

Source: Essor

Aucun commentaire: