vendredi 30 novembre 2007

CE QUE J’EN SAIS La femme discriminée par l’islam ?

En matière d’héritage, l’islam a pris deux mesures. D’une part, la distribution obligatoire des biens d’une personne décédée entre ses parents proches et, d’autre part, une restriction portant sur la liberté des legs testamentaires. Les héritiers légaux n’ont besoin d’aucune disposition testamentaire pour hériter la propriété du défunt dans les proportions définies par la loi. Un testament n’est requis qu’en faveur de ceux qui ne disposent pas de droit sur l’héritage du défunt.

Il y a égalité entre les parents de même niveau et il n’est pas permis de donner à un fils (que ce soit l’aîné ou le cadet) davantage qu’à un autre, qu’il soit majeur ou mineur. Les premières charges déduites de la fortune du défunt couvrent les frais de son enterrement. Ce qui en reste va ensuite à ses créditeurs, la liquidation des dettes ayant priorité sur le « droit » des héritiers.

En troisième lieu, on applique son testament, dans la mesure où il n’excède pas le tiers de la propriété disponible (déduction faite des frais des funérailles et le remboursement des dettes). C’est seulement après avoir honoré ces trois premières obligations que les héritiers entrent en ligne de compte.

L’époux ou l’épouse, les parents, les descendants (fils et filles) sont les héritiers de 1er rang et ont une part de l’héritage assurée dans tous les cas. Les frères et sœurs, ainsi que les parents plus éloignés, héritent du défunt uniquement en l’absence de parents plus proches. Les parents plus éloignés incluent oncles, tantes, cousins, neveux et autres.

Dans les pays dont les gouvernements n’appliquent pas la loi islamique, mais reconnaissent le droit au testament, les musulmans peuvent et doivent utiliser ce recours afin d’accomplir leur devoir religieux ayant trait à la disposition de leur propriété après leur décès. Ainsi, le droit d’héritage testamentaire n’est valable que dans la limite du tiers de la propriété du défunt en faveur de personnes autres que les créanciers et les héritiers. Cette règle semble avoir deux raisons d’être. Elle permet d’abord à l’intéressé de procéder à des ajustements de circonstance dans des cas extraordinaires. Surtout lorsque la règle normale est source de difficultés, car un tiers de la propriété est suffisant pour l’acquittement de tels devoirs moraux.

Mais, la question que les militants de l’émancipation féminine se posent souvent, c’est de savoir pourquoi la part d'héritage revenant à la femme est deux fois moindre que celle de l'homme, selon le droit musulman ? Le Coran contient des règles précises et détaillées concernant le partage de l'héritage entre les bénéficiaires légitimes. Sourah al-Baqarah (versets 180 et 240) Sourah an-Nisa (versets 7, 9, 19 et 33) et Sourah al-Maidah (versets 106-108) abordent la question dans le saint livre.

Ainsi, il apparaît que chaque membre de la famille reçoit une part d'héritage déterminée. Malgré ce que pensent certains, dans certains cas, la femme hérite d'une somme égale ou supérieure à celle de l'homme. Ainsi, quand la personne décédée n'a ni père ni mère, ni enfants, mais un frère et une sœur, chacun d'eux hérite d'un sixième de ses biens. Si la personne décédée laisse des enfants, ses deux parents reçoivent une part égale.

Dans d’autres cas, une femme peut même hériter d'une part deux fois plus élevée que celle d'un homme. En effet, si la personne décédée est une femme qui n'a laissé ni enfants, ni frères ou sœurs et que seuls son mari, son père et sa mère lui survivent, son mari hérite de la moitié de ses biens tandis que sa mère hérite du tiers et son père, d'un sixième.

Dans ce cas particulier, la mère hérite d'une part deux fois plus élevée que celle du père. Il est vrai qu'en règle générale, dans la plupart des cas, la femme hérite d'une part deux fois moindre que celle de l'homme. Cela est lié au fait que le législateur musulman a pris en compte certains aspects socioéconomiques.

Ainsi, l'homme hérite d'une part deux fois plus élevée parce que c'est lui qui est financièrement responsable de sa famille. En islam, la femme n'a aucune obligation financière qui repose entièrement sur les épaules de l'homme. Avant qu'une femme ne soit mariée, c'est son père ou son frère qui pourvoit, du moins pourvoyait, à ses besoins comme le logement, la nourriture, l'habillement et autres besoins matériels. Lorsqu'elle est mariée, cette responsabilité est transmise à son mari ou à son fils.

L'islam donne à l'homme la responsabilité de pourvoir aux besoins de sa famille. Afin qu'il puisse s'acquitter de ce devoir, il reçoit une part d'héritage deux fois plus élevée. Par exemple, si un homme meurt en laissant 150 000 roupies à ses enfants (un fils et une fille), le fils hérite de 100 000 roupies alors que la fille n'hérite que de 50 000 roupies.

Des 100 000 roupies héritées par le fils, ce dernier, par devoir envers les membres de sa famille, devra peut-être dépenser pour eux la presque totalité ou peut-être 80 000. Ce qui ne lui laissera, pour lui-même, qu'un faible pourcentage de l'héritage, c'est-à-dire environ 20 000 roupies. La fille, de son côté, n'a aucune obligation de dépenser les 50 000 roupies pour qui que ce soit. Elle a le droit de garder la totalité de la somme et d'en faire ce que bon lui semble.

Préféreriez-vous hériter de 100 000 et être forcé d'en dépenser 80 000, ou hériter de 50 000 et en garder la totalité pour vous-même ?

Source: Les Echos

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