vendredi 15 février 2008

YOUNOUSSI TOURE, PRESIDENT DE L'URD: « Il n’y a pas de crise à l’URD »

Le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré, se confie à notre reporter. La vie du parti, les rapports au sein de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), avec le président ATT… Tout y passe. Entretien.Les Echos : M. le président, l’URD, semble-t-il, connaît une crise interne. Qu’en est-il exactement ?Younoussi Touré : En ma connaissance, il n'y a aucune crise à l'URD, ni interne ni externe...

S'il y a crise, c'est une crise de croissance... de développement, et cela est dans l'ordre normal des choses. Et puis à l'URD, on ne personnalise pas les problèmes…Les Echos : On accuse le ministre de la Santé de vouloir vous bousculer, qu’en est-il exactement ? Quels sont vos rapports ?Y. T. : Non, à l'URD personne ne bouscule personne. Nous sommes des gens bien, comme on dit, et tout se passe normalement... Le camarade Oumar Ibrahim Touré est ministre URD en mission du parti au sein du gouvernement.

Nous avons de bons rapports tant au niveau du parti qu'au plan social. Nos rapports sont courtois et surtout guidés par notre sens commun de faire avancer le parti. Au-delà de tout, c'est l'URD qui compte.Les Echos : Quel bilan faites-vous de votre accompagnement du président ATT ?Y. T. : C'est un compagnonnage basé sur la clarté, l'indépendance réciproque et le partage des responsabilités comme des difficultés... ça me paraît plus responsable... !

C'est donc un bilan positif et surtout prometteur parce qu'il y a beaucoup de convergences sur bon nombre de dossiers, qui engagent la Nation.Les Echos : On vous dit avoir avalé assez de couleuvres, du fait que vous acceptez tout d’ATT ?Y. T. : Avaler de couleuvres… ? Certainement pas. Nous travaillons avec le président de la République en harmonie, à travers des cadres institutionnels précis : l'ADP, le gouvernement, l'Assemblée nationale et toutes les institutions de la République.

Cela dit, c'est lui qui a été élu au suffrage universel, c'est lui qui doit rendre compte, donc il a le droit, je le pense ainsi, de prendre certaines initiatives. De là, à dire que nous acceptons tout unilatéralement, c'est inexact…Les Echos : Y a-t-il réellement un projet de fusion avec l’Adéma ?Y. T. : L'URD est aujourd'hui un parti creuset où sont venus se fondre plusieurs groupes de partis ou associations qui partagent notre objectif de rassemblement. C'est un grand parti, la deuxième force politique du pays.

Pour le moment, l'URD poursuit sa brillante lancée qui voit chaque jour notre action et notre crédibilité nous attirer davantage de sympathie avec des adhésions aussi importantes quantitativement que qualitativement. Cela dit, l'Adéma/PASJ est un parti ami avec qui nous travaillons harmonieusement au sein de l'ADP.Les Echos : Vous êtes l’un des rares partis à bénéficier de l’aide publique aux partis, quels usages comptez-vous faire de cette manne ?Y. T. : Je voudrais, à ce propos, féliciter le bureau exécutif national de l'URD pour son souci quotidien de bonne gouvernance interne.

C'est le fruit d'une gestion rigoureuse et transparente. Cette aide dont notre parti vient de bénéficier est une véritable manne pour notre formation politique. C'est surtout la reconnaissance du mérite par l'Etat au regard des efforts et du sérieux que les responsables de l'URD déploient chaque jour pour une gestion saine et transparente du parti. Ces fonds seront judicieusement utilisés dans le cadre du renforcement du parti et de son expansion. Cette aide publique servira donc à renforcer le parti.

Les Echos : A quand le prochain congrès ? Comptez-vous rester à la barre ?Y. T. : Le prochain congrès se tiendra les 26 et 27 avril 2008, inch’Allah, par la grâce de Dieu. Quant à moi, je suis à la disposition du parti et de ses militants, ce sont eux qui ont le dernier mot. Ma carrière personnelle compte peu face aux enjeux du pays et à la volonté de nos militants d'avoir un parti toujours plus fort. Rester ou non à la barre comme vous le dites, n'est pas du tout ma préoccupation, il appartient aux militantes et aux militants d'en décider le moment venu.

Le peuple URD est un peuple mûr et responsable et moi je me dédie entièrement à la réussite de ce parti.Les Echos : Comment voyez-vous votre collaboration actuelle avec ATT ? En êtes-vous satisfait ?Y. T. : Je vous l'ai dit tout à l'heure, cette collaboration est franche et loyale, c'est, je crois, un indice de satisfaction...Les Echos : Comment voyez-vous l’URD après ATT, en 2012 ?Y. T. : Nous sommes en début de mandat, nous nous attelons à la mise en œuvre du PDES, le programme sur lequel a été élu le candidat que l'URD a soutenu.

Il est donc trop tôt de faire des projections si lointaines. Nous dédions toutes nos forces à soutenir le programme de gouvernement auquel nous participons, à animer le débat à l'Assemblée nationale en toute responsabilité. Notre ambition, c'est une URD forte et solidaire assumant ses objectifs à la satisfaction de ses nombreux et valeureux militants, engagés pour la cause de notre pays. Je vois l'URD en 2012 et au-delà, à l'image du Mali que nous voulons uni, fort et prospère.

Les Echos : Que pensez-vous du FDR ?Y. T. : Le FDR représente des partis de l'opposition dans ce pays. Toute démocratie a besoin pour se consolider d'une opposition forte et responsable. Nous respectons le FDR comme tel.Aux termes de cet entretien, je voudrais réitérer mon appel à toutes les militantes et les militants de l'URD pour leur mobilisation autour des idéaux du parti et pour assurer une bonne organisation du prochain congrès ordinaire et cela dans un esprit militant et responsable.

Source:Les Echos

USA-Mali: Pourquoi le silence autour d'Africom ?

Le président de la République, Amadou Toumani Touré, aurait-il parlé de tout sauf de l’essentiel lors de son dernier voyage aux Etats-Unis ? On ne peut s’empêcher de poser cette question après sa rencontre du 12 février 2008 avec son homologue américain, George Bush.

Les commentaires que les deux chefs d’État ont fait après leur entretien n’évoquent nulle part Africom (Africa Command), le nouveau commandement de l‘armée américaine dédié à l‘Afrique.«Le président et moi avons passé un certain temps à examiner les dangers que font peser les extrémistes associés à des groupes tels qu'Al-Qaïda.

Nous avons parlé de la nécessité d'une coopération étroite en vue de protéger les innocents contre ceux qui cherchent à les assassiner pour parvenir à leurs sordides fins politiques […] J'ai donc souligné au président, et je le réaffirme, que le Mali a signé et cautionné toutes les diverses initiatives en matière de lutte contre le terrorisme. Il est humainement inadmissible, inacceptable d'assister ou de rester indifférents à l'idée que nous assistons à certaines pratiques qui véritablement ne méritent pas d'exister», a expliqué Amadou Toumani Touré.

Par contre, le président américain et son hôte ont rendu compte des aspects humanitaires de la coopération entre leurs deux États. «Nous avons passé en revue toute une gamme de questions. J'ai été touché par le souci qu'avait le président Touré des conditions de vie du citoyen moyen au Mali. Nous sommes partenaires du président et du peuple malien par l'intermédiaire du Compte du millénaire.

L'une des raisons pour lesquelles nous nous sommes associés au gouvernement malien a trait à sa volonté de lutter contre la corruption et d'améliorer le niveau d'instruction et la santé de la population. C'est un pays qui professe un grand attachement aux droits de son peuple[…] Il est deux sujets qui revêtent une grande importance aux yeux de mon gouvernement, M. le Président : ce sont ceux que mon épouse Laura a abordés lors de son séjour dans votre pays.

Le premier est l'alphabétisation, le second l'éradication du paludisme», a affirmé George Bush.Quant à Amadou Toumani Touré, il a laissé entendre qu’il aurait pu venir aux États-Unis ne serait-ce que pour dire merci au président Bush. «Le président [américain, NDLR] a en effet lancé des initiatives en faveur non seulement du Mali, mais de toute l'Afrique, que nous estimons être des initiatives historiques.

Il s'agit de la Société du compte du millénaire, de la participation élargie à la lutte contre le sida dans le cadre du Fonds mondial, de l'initiative sur l'éradication du paludisme, sans oublier l'initiative présidentielle en faveur de l'alphabétisation en Afrique», a-t-il ajouté.Pourtant, en matière de coopération, la priorité du département d’État américain en Afrique est de trouver le plus rapidement possible un quartier général pour Africa Command et ses 400 à 1000 soldats américains.

Pour l’instant, le commandement est basé en Allemagne en attendant que les dirigeants africains ne soient plus réticents au projet. D’ailleurs, le Congrès américain, dans un rapport en 2007, s’était inquiété du fait que les tentatives initiales pour l’implanter ont été vaines. Les chefs d’État africains craignent en fait qu’il ne soit à terme une menace pour leur pays. George Bush et ATT ne pouvaient donc pas éviter ce sujet brûlant. La menace des groupuscules terroristes du Sahara qui ont fait allégeance à Al Qaïda se précise au Nord-Mali.

Source:Le Républicain

LE PARENA A ALPHA OUMAR KONARE Bravo M. le président !

Dans une déclaration qu’il nous a fait parvenir, le comité directeur du Parti pour la renaissance nationale (Parena) félicite Alpha Oumar Konaré, ancien chef de l’Etat du Mali et précédemment président de la Commission de l’Union africaine.

Le comité directeur du Parena, réuni le 11 février 2008, a évoqué le changement opéré à la tête de la Commission de l’Union africaine lors du dernier sommet de l’Union tenu à Addis-Abeba du 31 janvier au 2 février 2008.

Tout en félicitant M. Jean Ping pour son élection à la présidence de la Commission, le Parena exprime ses chaleureuses félicitations et sa solidarité avec le président sortant, notre compatriote Alpha Oumar Konaré.

A la fin d’un mandant exaltant dont les enjeux n’ont échappé à personne, l’action d’Alpha Oumar Konaré aura permis une plus grande prise de conscience du chemin que l’Afrique doit encore parcourir pour relever les défis auxquels ses peuples sont confrontés.
Des percées décisives sont à mettre à l’actif de ce mandat et résultent en grande partie de la vision et du volontarisme du président Alpha Oumar Konaré dont le Mali et l’Afrique peuvent se féliciter.
Ce sont notamment :

 l’endossement par les Etats membres de l’Union d’un plan stratégique fondé sur une vision optimiste du développement du continent africain ;

 le retour de l’Afrique dans l’agenda des décideurs internationaux et le repositionnement d’Addis-Abeba comme le passage obligé de la diplomatie continentale en général, et d’un nouveau partenariat entre l’Afrique et les pôles émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.) en particulier ;

 la fin du tabou sur la question des Etats-Unis d’Afrique, désormais ouvertement débattue par les responsables du continent ;

 la formulation de positions communes africaines sur tous les sujets touchant à la survie du continent ;

 le refus de la fuite en avant et la prise en charge par l’Afrique de ses propres défis sécuritaires, notamment au Burundi, au Darfour et en Somalie ;

 la mise en place des organes de l'UA, à savoir le Parlement panafricain, le Conseil de paix et de sécurité, le Conseil économique, social et culturel, la Cour africaine de justice, et ce, dans des délais plus courts que prévus.

Le Parena rend un vibrant hommage au grand Africain qu'est Alpha Oumar Konaré pour son action résolue et déterminée à la tête de la Commission de l'Union africaine, action qui fait la fierté et l'admiration des filles et fils du continent et de la diaspora.

A l’issue d'une mission bien remplie au service de l'Afrique, le Parena souhaite au président Konaré un bon retour au pays natal !

Source:Les echos