jeudi 24 janvier 2008

LYCEE PUBLIC DE KITA Des besoins colossaux et pressants

Le seul lycée de Kita fait aujourd'hui face à des difficultés énormes qui influent négativement sur la performance de ses élèves. L'Etat doit faire face à ses responsabilités, au risque de voir « l'espoir » de la localité sombrer, du moins celui des enfants de pauvres.

En marge de la visite de terrain du ministre de l'Education de base, de l'Alphabétisation et des Langues nationales, Mme Sidibé Aminata Diallo, à Kita (du 17 au 19 janvier), nous avons visité les installations du lycée public de la Capitale de l'arachide. Si l'enseignement fondamental semble voir le bout du tunnel, le secondaire bat de l'aile.

Une chose est de construire des salles de classe en grand nombre. Une autre est de faire en sorte que l'existence des infrastructures s'accompagne d'un certain nombre de conforts pour la réussite des usagers que sont les élèves et les enseignants.

Des problèmes, le lycée public de Kita en connaît sérieusement, selon nos propres constats et les dires de son proviseur, Bakary Kouyaté. Le lycée, qui compte plus de 1000 élèves, est confronté à la pléthore. Non seulement, il n'a pas suffisamment de classes, mais aussi et surtout, il accueille un bon nombre d'admis à l'examen du Diplôme d'études fondamentales (DEF) du cercle de Kita et de ses environs immédiats.

« Je ne sais pas comment nous allons faire l'année prochaine, car nous avons urgemment besoin de salles. Il nous en faut au moins quatre », regrette M. Kouyaté. Les salles ne sont pas seulement insuffisantes pour les élèves.

Les équipements sont quasi-inexistants. « L'Etat nous a offert des matériels informatiques, mais nous n'avons pas de salle pour les abriter », déplore une fois de plus le proviseur. Ce qui pose un sérieux problème pour initier les élèves aux Technologies de l'information et de la communication (Tic).

Les prestations des représentants du lycée de Kita à l'édition 2007 de « e-festival » n'ont pas été à hauteur de souhait. Les élèves et les responsables du lycée pensent que l'une des conséquences du manque d'initiation des élèves à l'outil informatique à cause du manque de salle est à l'origine de leur contre performance. « Ils se sont damés les pions par les autres », a ajouté le proviseur.

« L'école apaisée et performante » mise à mal
Pis, l'établissement n'a plus de professeur en informatique. « Celui qui s'occupait de cette matière a réussi à un concours et il est parti », nous a confié le premier responsable du lycée.

Ce qui remet une fois de plus de mettre en cause les conditions de recrutement de certains enseignements. Ces derniers, qui ne se sentent pas liés par un « sacerdoce », croient qu'ils sont libres de partir quand ils veulent. L'informatique n'est pas la seule discipline affectée par le déficit d'enseignants.

Le lycée de Kita n'en finit pas avec ses problèmes. Le proviseur Kouyaté les égrène à bout de doigt. Il nous a fait cas des élèves des séries littéraires pénalisés eux aussi par le manque de professeur dans l'une de leur matière principale. « Nous manquons cruellement de professeurs de langues », a-t-il souligné.

Beaucoup de nos compatriotes se demandent ce qu'est devenu le « fameux » concept : « Pour une école apaisée et performante », couché sur un document signé entre l'Etat et ses partenaires (syndicats d'enseignants, parents d'élèves et l'AEEM). Les effets de ce protocole ne se ressentent point sur le terrain.

L'apaisement et la performance à l'école passent indéniablement par la sécurisation de l'espace scolaire. Cette protection ne peut être une réalité que si les écoles sont clôturées. Cela permettra de garantir la sécurité des élèves à l'école et de détecter la présence de personnes extérieures dans la cour de l'école. Consciente de cet état de fait, Mme Sidibé Aminata Diallo l'a répété maintes fois partout où elle est passée.

Cependant, le lycée public de Kita n'est pas à l'abri de ce fléau. L'établissement n'est pas clôturé quoiqu'il compte un peu plus du millier d'élèves. Sa clôture est l'un des vœux de son proviseur.

Source: Les Echos

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