jeudi 4 septembre 2008

Quatre personnes assassinées à Ansongo : CONSTERNATION ET APPEL À LA RAISON

D'importantes patrouilles militaires sont déployées sur terrain pour retrouver les auteurs de ce crime qui ne doit pas rester impuni.

Le drame a fait l'effet d'un véritable électrochoc dans le cercle d'Ansongo et même au delà. L'enlèvement de quatre personnes à Hourara (village du cercle d'Ansongo) puis leur assassinat est un coup dur pour toute la zone où la bonne entente entre les communautés était déjà mise à rude épreuve par les attaques des bandits armés.

La tragédie s'est amorcée lundi quand des individus armés et portant des cagoules ont attaqué le marché de Hourara, un village situé dans le Gourma, dans la commune de Watagouna à la frontière avec le Niger. Lundi étant le jour de la foire hebdomadaire du village, les assaillants se sont directement dirigés sur le marché où ils ont enlevé quatre personnes de la communauté touareg.

Selon les autorités sécuritaires approchées, trois des victimes sont des Img (la fraction à laquelle appartient le commandant de la zone militaire de Gao). La quatrième victime est Daoussak. Mais les quatre hommes étaient tous commerçants. Certaines sources indiquent qu'ils ont tous été froidement abattus après leur enlèvement.

D'autres assurent par contre que la quatrième victime a été tuée par l'explosion d'une grenade. L'adjoint au maire de Watagouna et le chef du village de Karon ont pu voir les corps qui étaient déjà en état de putréfaction et ont ordonné leur enterrement. Ce sont les éléments de la patrouille partie de Gao pour se joindre à celle de Labbezanga qui ont procédé à l'inhumation des corps.

L'adjoint au maire de Watagouna et le chef du village de Karon ont animé une séance d'information et de sensibilisation pour prôner la cohabitation pacifique entre toutes les communautés vivant dans la région. Ils ont demandé l'implication de tous pour démasquer les auteurs de cet acte barbare qui ne peut être l'oeuvre que d'ennemis de la paix. Contacté par nos soins, le commandant par intérim de la brigade de gendarmerie d'Ansongo, l'adjudant Abdramane Haïdara, a relevé que le drame ne s'est pas passé sur le territoire relevant de sa compétence.

Il revient donc à la brigade territoriale de Labbezanga de faire toute la lumière sur le crime.Les soupçons des autorités sécuritaires se sont vite dirigés vers un mouvement d'autodéfense qui serait dirigé par un certain D.. La présence de celui-ci dans la zone ces derniers temps, n'était pas passée inaperçue des autorités sécuritaires.

Mais il avait toujours assuré que son séjour dans la zone entrait dans le cadre d'une simple visite en famille. Précisons au passage que D. est ressortissant de la Commune de Watagouna, précisément du village de Fafa considéré par certains comme la base d'un mouvement d'autodéfense de sédentaires.

Cet acte survient au moment où toutes les autorités locales (administratives et politiques) sont réunies à Gao dans le cadre des concertations régionales sur l'éducation.Le préfet du cercle d'Ansongo, Hamadou Barry, a assuré que ce crime ne restera pas impuni et que dans les tous prochains jours, un cadre de concertations local sera organisé pour calmer les esprits. Cette rencontre servira aussi à mettre tout le monde au même niveau d'information.

Au niveau régional, en attendant la réunion du comité de crise que préside le gouverneur de la Région de Gao, une forte patrouille a été dépêchée sur le terrain. Elle a pour mission de ratisser large pour retrouver les auteurs de ce crime odieux propre à attiser inutilement les tensions.

Source:Essor

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