Le Premier ministre a reçu l'appui massif de la majorité présidentielle.
C'était attendu, c'est fait. La Déclaration de politique générale du Premier ministre a reçu lundi dernier en fin de soirée le quittus délivré par une majorité écrasante des élus de la nation. Cette majorité était constituée des 125 députés du camp présidentiel. Se sont prononcés contre la DPG les 20 élus de l'opposition parlementaire composée des groupes RPM et Parena-Sadi. Il n'y a eu aucune abstention. Ainsi s'est conclu un marathon qui a mobilisé gouvernement et parlement pendant toute la journée du lundi.
En effet, l'adoption de la Déclaration de politique générale du Premier ministre est intervenue après 10 heures de débats. Le chef du gouvernement s'est présenté à deux reprises à la tribune pour répondre aux questions des députés de la mouvance présidentielle et de l'opposition parlementaire. Des questions relatives dans un premier temps aux préoccupations des populations en matière de santé, d'éducation, de développement de l'agriculture, de l'assainissement, de l'environnement, de désenclavement, de réformes institutionnelles et de société, de lutte contre la corruption, de privatisations des entreprises publiques, d'emploi des jeunes.
Modibo Sidibé a indiqué que toutes ces préoccupations sont prises en compte dans le texte qu'il a soumis à l'appréciation des élus de la nation. Le Premier ministre a insisté sur certains chiffres forts. En ce qui concerne le volet infrastructures routières, il dira qu'il est prévu la réalisation de 4.600 kilomètres de routes pour environ 766 milliards de francs cfa à travers le Programme sectoriel de transport Phase II (PST2).
Le financement de ces investissements sera mobilisé auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux dont les apports viendront appuyer les efforts internes de la nation. Dès 2008, seront entamés les travaux de réalisation des tronçons routiers suivants : Kayes – Diamou – Bafoulabé ; Sékokoto- Bafing – Kéniéba – Falémé – frontière Mali-Sénégal ; Kita – Toukoto – Bafoulabé ; Bamako – Kangaba ; Bougouni – Sikasso (réhabilitation) ; Sévaré – Douentza (réhabilitation) ; Niono – Goma Coura.
Pour préserver les routes existantes et celles qui seront prêtes sous peu, le Premier ministre indiquera que plus de 10 milliards de F CFA annuels seront mis à la disposition du Programme d’entretien routier. Il dira aussi que le programme prend en compte la réalisation de 5 kilomètres de routes dans tous les villages du pays. "Il faut faire en sorte que l'effet route en termes économique, social et culturelle soit un véritable levier du développement de notre pays", a-t-il souhaité.
Un forum sur l'école - En ce qui concerne l'agriculture, Modibo Sidibé soulignera que l’objectif assigné est de porter la production, toutes céréales confondues, à 10 millions de tonnes à l’horizon 2012. Dans ce cadre, des actions seront entreprises pour une meilleure organisation et un renforcement des capacités des producteurs en collaboration avec les organisations professionnelles du secteur. S’agissant de la maîtrise de l’eau et de l’irrigation, un programme d’aménagement hydro-agricole de près de 100 000 hectares sera réalisé à travers l’ensemble du territoire malien.
Ce programme prévoit 60.000 hectares à l’Office du Niger financés à travers les moyens de l'État, les ressources des partenaires au développement et l'apport des grands privés. En ce qui concerne les aménagements de proximité, le gouvernement mettra en œuvre un vigoureux programme de mise en valeur de 30.000 hectares de bas fonds dès 2008. Dans la région de Tombouctou 5.000 hectares seront aménagés, en maîtrise partielle, pour accroître la production nationale de blé. Par rapport à l'éducation, le chef du gouvernement a annoncé la tenue d'un forum qui permettra de diagnostiquer les maux du monde de l'école pour que des solutions pérennes et partagées soient dégagées.
Il est aussi prévu une rencontre sur la lutte contre la corruption au cours de laquelle Modibo Sidibé suggère de réfléchir profondément sur les aspects d'ordre social et culturel qui entravent le combat contre ce mal. Sur la question relative aux privatisations, le P.M. a insisté sur le cas spécifique de la CMDT, pour qui la marche vers l'ouverture doit se faire en préservant les intérêts des producteurs.
Le Premier ministre a réitéré sa volonté de traduire en actes le Programme de développement économique et social en indiquant que l’objectif visé est d'accroître un taux de croissance économique d’au moins 7 % par an, taux retenu par le CSLP II et nécessaire pour résorber le chômage et réussir notre décollage économique. Après l'intervention du Premier ministre, les députés des différents groupes parlementaires sont revenus à la charge pour avoir des éclaircissements sur certains aspects relatifs à la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, au développement du Nord, aux actions en faveur du monde rural, aux difficultés des écoles communautaires, à la promotion économique des femmes.
Laquestion du PDES a également évoquée à plusieurs reprises. Le gouvernement a-t-il vraiment les moyens de concrétiser son programme, s'interrogera un député de l'opposition parlementaire qui a évalué le déficit budgétaire à plus de 100 milliards F cfa.
Ambitieux et volontariste - Le chef du gouvernement répondra que le programme qu'il a proposé à l'Assemblée nationale est certes ambitieux, mais réalisable en appelant à plus de détermination de la part de tous et en comptant sur l'aide des partenaires techniques et financiers. "J'ai servi mon pays et je continue à le faire avec les mêmes convictions parce que je crois en ce pays et en celui qui m'a fait confiance de diriger le gouvernement", a dit Modibo Sidibé en réagissant à la critique d'un député de l'opposition parlementaire.
Cette opposition parlementaire n'a pas pourtant désarmé. Son porte-parole Me Hamidou Diabaté a souligné l'impossibilité du gouvernement d'atteindre un taux moyenne de croissance de 7% en mettant l'accent sur les aléas climatiques auxquels notre pays est très souvent confronté. Auparavant, ce sont les différents groupes parlementaires de la majorité présidentielle qui avaient apprécié de manière positive la Déclaration de politique générale et avaient exprimé leur volonté d'assister le Premier ministre dans la mise en peuvre des actions recensées dans le document.
Après le vote de la Déclaration de politique générale, le Premier ministre a salué les députés de la majorité présidentielle pour avoir adhéré à son programme d'action. Il dit avoir noté leurs suggestions et leurs recommandations pour améliorer ce qui a été prévu. "Je salue tous les députés et tous les Maliens qui ont accepté de conduire notre programme ambitieux et volontariste", a-t-il déclaré. Modibo Sidibé s'est aussi adressé à l'opposition parlementaire dont il a dit respecter le choix qualifié par lui de démocratique.
Le président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, a expliqué en conclusion que la nette majorité des députés qui se sont prononcés en faveur de la DPG n'a pas été rassemblée fortuitement. Elle correspond au fort courant populaire (plus de 70% des Maliens) dont les voix se sont portées sur le président Amadou Toumani Touré. Il a assuré que le parlement accomlpagnera le gouvernement dans la réalisation de ses grandes ambitions. Mais l'A.N., a annoncé son président, jouera également le rôle qui est le sien dans le contrôle de l'action gouvernementale.
Source:Essor
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